Étendre l'action anticipatoire à de nouveaux risques

La manière d'intensifier l'action anticipatoire est un thème de plus en plus courant lors des événements humanitaires. Lors du Forum humanitaire européen, l'accent a été mis sur l'extension de cette approche à trois nouveaux risques : les épidémies, les conflits et l'insécurité alimentaire.

La session a attiré plus de 90 participants sur le site de Bruxelles, et de nombreux autres se sont inscrits en ligne. Après une introduction à l'approche de l'action anticipatoire, les participants se sont répartis en trois groupes de travail afin d'examiner les différentes manières d'appliquer cette approche à ces risques. Les principaux points de ces discussions sont les suivants.

Épidémies

• L'action anticipatoire pour les risques sanitaires, en particulier les maladies à tendance épidémique, nécessitera d'ajuster les déclencheurs et les actions précoces utilisés pour les risques hydrologiques et météorologiques.
• Les épidémiologistes et les experts de la santé peuvent toutefois s'appuyer sur les enseignements tirés des travaux antérieurs dans ce domaine.
• L'action anticipatoire avant l'apparition de maladies et d'épidémies doit être adaptée au contexte, comme c'est le cas pour d'autres risques.

Insécurité alimentaire

• Il est nécessaire d'intégrer davantage l'action anticipatoire dans le cycle des projets humanitaires, où elle peut jouer un rôle important - en particulier pour les crises prolongées telles que les crises alimentaires croissantes et l'insécurité alimentaire grandissante dans le monde.
• Cette intégration doit être soutenue par une analyse des déficits de financement et par l'identification des instruments et des sources de financement appropriés (par exemple, publics et privés, internationaux et nationaux).
• Les liens entre les structures de coordination de l'aide humanitaire, du développement et de la paix doivent être renforcés pour une compréhension commune des éléments déclencheurs et des actions nécessaires à la mise en œuvre et à l'intensification de l'action anticipatoire.

Les conflits

• L'action anticipatoire dans les contextes fragiles et touchés par des conflits est cruciale pour garantir que l'aide humanitaire atteigne ceux qui en ont le plus besoin, car de nombreuses communautés sont confrontées à des risques cumulés liés à la fois au changement climatique et aux conflits.
• Dans ces contextes, les programmes doivent s'appuyer sur une analyse contextuelle minutieuse et être conçus en collaboration avec les acteurs locaux, ce qui les rend plus sensibles aux conflits et réduit le risque de contribuer aux tensions existantes.
• Les organisations qui mettent en œuvre et/ou financent des actions anticipatoires doivent comprendre la nature dynamique de ces contextes et faire preuve de souplesse dans leurs opérations et leurs mécanismes de financement.
• Bien qu'il existe des défis et des contraintes opérationnelles, les projets présentés au cours de l'exposé démontrent que l'action anticipatoire dans les contextes fragiles et touchés par les conflits est possible et peut contribuer à la résilience des communautés.

L'action anticipatoire : une approche humanitaire de plus en plus courante

Le Forum humanitaire européen a apporté une nouvelle preuve de la reconnaissance croissante de l'action anticipatoire. Plusieurs sessions et conférences ont exploré différents éléments de cette approche, tandis qu'un certain nombre d'orateurs de haut niveau l'ont citée comme un moyen efficace de relever les défis humanitaires croissants auxquels les populations sont confrontées. Quatorze organisations ont participé à la planification et à la présentation de l'entretien humanitaire sur les nouveaux risques, notamment des organismes des Nations unies, le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et des ONG. Cela prouve que les approches anticipatives sont désormais fermement ancrées dans le secteur humanitaire.

Le prochain défi consistera à s'assurer que le potentiel de mise à l'échelle, tel qu'il a été identifié au cours des discussions, se concrétise. "Nous avons besoin de plus de recherches sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas", a noté Juliane Schillinger du Centre climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. "Cela nous permettra de mieux comprendre ces risques composés et d'établir comment nous pouvons anticiper des risques multiples en même temps, y compris dans des environnements fragiles.