Groupe de travail technique Asie-Pacifique sur l'action anticipatoire

La région Asie-Pacifique est l'une des plus diversifiées au monde. Elle abrite près de 4,5 milliards de personnes, soit 60 % de la population mondiale, qui parlent environ 2 300 langues et dialectes. Sa géographie reflète cette diversité, des hauts plateaux d'Afghanistan aux îles tropicales des Fidji, en passant par les vastes étendues de la steppe mongole.

La région est également l'une des plus exposées aux risques : environ 70 % des catastrophes mondiales s'y produisent. Ces catastrophes frappent particulièrement les familles aux ressources limitées, qui appartiennent souvent à des groupes minoritaires et vivent dans des zones reculées ou à la périphérie des villes. Pour elles, le cycle sans fin des cyclones, des inondations, des sécheresses et des vagues de chaleur peut être implacable. Ces risques deviennent également plus fréquents et plus intenses, en raison du changement climatique.

Ce n'est pas un hasard si certaines des communautés les plus exposées aux aléas dans la région figurent également parmi les plus pauvres du monde, car les crises successives réduisent les biens durement acquis par les familles qui ont peu de moyens pour se protéger et peu de temps pour se remettre d'un choc à l'autre.

Action anticipatoire dans la région Asie-Pacifique

S'il est impossible d'empêcher totalement les catastrophes de se produire, il est possible d'en minimiser les conséquences en agissant à temps. L'action anticipatoire est une approche qui combine des prévisions basées sur l'impact, des actions précoces, un financement ex ante et des efforts visant à renforcer la capacité opérationnelle des pays à mettre en œuvre des actions en amont d'un danger. Elle a été largement acceptée et adoptée par les partenaires humanitaires et les gouvernements de la région comme un moyen de mieux protéger la vie et les moyens de subsistance des populations et de maintenir leur autonomie.

En utilisant de meilleurs modèles de prévision, en prépositionnant des ressources et en cartographiant les groupes les plus vulnérables, l'action anticipatoire a le potentiel d'empêcher les gens de sombrer davantage dans le dénuement et de maintenir les acquis du développement. Prenons, par exemple, la capacité d'une famille à maintenir ses enfants à l'école grâce au revenu qu'elle tire du bétail qu'elle a pu protéger grâce à l'action anticipatoire, ou la façon dont une communauté peut maintenir un niveau de nutrition de base, même en période de difficultés. En bref, en étant une forme opportune de gestion des risques de catastrophes, l'action anticipatoire réduit les pertes et les souffrances et protège le progrès.

Alors que l'intérêt pour l'action anticipatoire grandit dans la région Asie-Pacifique, le besoin de partage d'informations, de coordination et de plaidoyer commun se fait également sentir. Il existe actuellement une lacune en termes de partenariats régionaux réunissant les communautés de l'humanitaire, du développement et de la résilience climatique, et il est nécessaire de s'appuyer sur des données probantes et des bonnes pratiques pour définir et unifier les normes, tout en augmentant les investissements. Le groupe de travail technique Asie-Pacifique sur l'action anticipatoire vise à combler cette lacune et à promouvoir une approche régionale du partage des connaissances et de la coopération.