Soumis par L'équipe FbF du PAM avec la collaboration de la CDP
29 juin 2021

Produire des preuves de l'impact des transferts d'argent anticipés du PAM avant de graves inondations fluviales au Bangladesh

Depuis 2015, le Programme alimentaire mondial (PAM) collabore étroitement avec les principales parties prenantes du gouvernement, le Bangladesh Red Crescent Society (BDRCS) et le Centre de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour le climat (RCCC) afin de développer l'approche du financement basé sur les prévisions (FbF) au Bangladesh et de soutenir la mise en œuvre d'une assistance humanitaire anticipative avant les graves inondations de la saison de la mousson. En juillet 2020, quatre jours avant ce qui allait devenir l'une des plus graves inondations jamais enregistrées, le PAM a déclenché des transferts d'argent anticipés sur la base du système national d'alerte précoce. L'aide en espèces, d'un montant de 53 USD, a bénéficié à environ 145 000 personnes vulnérables, avec le soutien financier du Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires (CERF) des Nations unies, de l'Allemagne et de la Corée. Il s'agit du transfert le plus rapide dans l'histoire du CERF et, par rapport à la réponse du PAM aux inondations de 2019, les ménages touchés ont été atteints 100 jours plus tôt.

Cette image montre un homme et une femme apportant de l'argent liquide.
World Food Programme/ Sayed_Asif_Mahmud

Les initiatives qui lient explicitement les prévisions météorologiques à des actions et des financements prédéterminés sont relativement nouvelles dans le secteur humanitaire et, bien que la base de données probantes soit encore mince, elle est en train de se développer. Afin de produire des preuves de l'impact de cette approche au Bangladesh, le Centre for Disaster Protection (CDP), avec le soutien de l'University of Oxford, de l'OCHA et du PAM, a réalisé une évaluation indépendante des transferts d'argent anticipés du PAM lors des inondations de juillet 2020. Cette évaluation est une première en son genre, à la fois en termes de portée de la recherche qui se concentre sur les transferts d'argent anticipés dans les contextes humanitaires, et en raison de sa conception de recherche robuste où les données ont été collectées auprès de plus de 9 000 ménages.

L'évaluation réalisée par CDP montre que les transferts monétaires anticipés du PAM ont eu un impact positif substantiel sur la sécurité alimentaire et le bien-être de ses bénéficiaires :

  • Les transferts d'argent anticipés ont été principalement consacrés à l'achat de nourriture et d'eau, les ménages bénéficiaires étant 36 % moins susceptibles de passer une journée sans manger pendant les inondations.
  • Trois mois après les inondations, les ménages qui avaient reçu les transferts ont fait état d'une consommation alimentaire et d'un bien-être nettement plus élevés chez les enfants et les adultes. Ils ont également subi une perte d'actifs moins importante, ont contracté des emprunts moins coûteux après l'inondation et ont fait état d'un potentiel de revenus plus élevé.
  • Les ménages bénéficiaires ont pris davantage de mesures préparatoires pour réduire l'impact des inondations. Les ménages qui ont reçu des transferts en espèces étaient 12 % plus susceptibles d'évacuer les membres de leur ménage et 17 % plus susceptibles d'évacuer leur bétail. En conséquence, les ménages bénéficiaires des transferts étaient 8 % moins susceptibles de perdre du petit bétail et 5 % moins susceptibles de perdre de la volaille pendant et après les inondations.
  • Les transferts monétaires ponctuels et anticipés contribuent à réduire les stratégies d'adaptation négatives qui ont un coût sur le bien-être futur et peuvent aider les ménages à se rétablir plus rapidement, ce qui laisse présager des avantages en termes de bien-être à long terme.

Cette recherche est un point de départ important pour en savoir plus sur la valeur ajoutée de l'assistance anticipée et sur son potentiel de transformation pour des modèles d'aide humanitaire plus efficaces et plus efficients.


L'action anticipatoire doit faire l'objet d'un apprentissage beaucoup plus approfondi. La réalisation d'évaluations d'impact rigoureuses pose de réels problèmes. Les types habituels de travaux préparatoires de pré-soutien dans les évaluations d'impact sont impossibles à réaliser lorsqu'on ne sait pas quand ou où les catastrophes vont frapper, ou comment les bénéficiaires seront ciblés. Nous espérons que ce travail incitera à produire davantage d'éléments probants dans ce domaine en montrant qu'il est possible de réaliser des évaluations. Lorsque nous le ferons, nous pourrons documenter l'impact du travail acharné des partenaires humanitaires et identifier des leçons claires sur le calendrier et la nature de l'aide".

Citation tirée du blog du CDP.


Ce blog a été rédigé par l'équipe FbF du PAM avec la collaboration de CDP.