7 juil. 2022

Réflexions sur la cinquième plate-forme de dialogue avec l'Afrique

La cinquième plateforme de dialogue avec l'Afrique a été la plus importante à ce jour, avec plus de 400 participants sur les trois jours. Kiswendsida Guigma, conseiller technique en financement basé sur les prévisions au Climate Centre, partage quelques réflexions sur les principaux résultats d'un point de vue ouest-africain (première interview), tandis qu'Oscar Lino, climatologue et spécialiste des risques climatiques, Centre international pour les affaires humanitaires, Kenya Red Cross Society, donne un point de vue de l'Afrique de l'Est (deuxième interview).

La cinquième plate-forme de dialogue sur l'Afrique a couvert un large éventail de questions et de thèmes. Quel a été votre principal point fort au cours de ces trois jours ?

Pour moi, le point le plus important a été le consensus entre toutes les parties prenantes - à l'exception des bailleurs de fonds, qui n'étaient pas présents à toutes les sessions - sur le fait qu'il devrait y avoir plus de collaboration et moins de concurrence dans notre domaine. Cela nous permettra de nous concentrer sur le soutien aux communautés les plus vulnérables, plutôt que sur l'étalage de nos réalisations.

Selon vous, qu'est-ce qui manque encore dans les conversations autour de l'action anticipatoire en Afrique ?

La contextualisation politique est quelque chose qui nous manque encore beaucoup. De nombreux États africains connaissent des situations politiques instables et beaucoup sont confrontés à des situations de conflit. Malheureusement, ces États sont aussi ceux où l'action anticipatoire est souvent la plus nécessaire pour lutter contre la sécheresse, les inondations et l'insécurité alimentaire. Pour que l'action anticipatoire soit mise en œuvre plus efficacement, cet aspect important doit être mieux pris en compte. Elle doit également être institutionnalisée afin d'assurer sa pérennité.

Nous disposons désormais d'une feuille de route pour l'action anticipatoire en Afrique ! Comment voyez-vous ce document soutenir les efforts visant à développer cette approche dans votre région ?

Il existe un certain nombre d'institutions et de centres techniques en Afrique de l'Ouest et du Centre, sur lesquels on peut s'appuyer pour aider à développer l'action anticipatoire. La feuille de route pour l'action anticipatoire en Afrique, élaborée dans le cadre de cette plateforme de dialogue avec l'Afrique, aidera ces institutions à ajuster leurs politiques pour mieux intégrer cette approche.

La cinquième plate-forme de dialogue sur l'Afrique a couvert un large éventail de questions et de thèmes. Quel a été votre principal point fort au cours de ces trois jours ?

Alors que les gouvernements sont les principaux bailleurs de fonds de l'action anticipatoire, le gouvernement allemand a pris une initiative majeure en s'engageant à augmenter le financement de cette approche. De même, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) s'est engagée à augmenter de 500 000 francs suisses son enveloppe de financement pour l'action anticipatoire, par l'intermédiaire du Fonds de développement régional (DREF). Il s'agit en effet de montrer l'exemple et d'offrir la possibilité d'intensifier l'action anticipatoire.

Selon vous, qu'est-ce qui manque encore dans les conversations autour de l'action anticipatoire en Afrique ?

Les voix des communautés et les vrais donateurs.

Nous disposons désormais d'une feuille de route pour l'action anticipatoire en Afrique ! Comment pensez-vous que ce document soutiendra les efforts visant à développer cette approche dans votre région ?

Depuis longtemps, il y a une concurrence entre les responsables de la mise en œuvre, alors que la mobilisation des ressources et les différentes parties prenantes développent leurs propres systèmes pour attirer l'argent. Par exemple, le PAM, la FAO et la Kenya Red Cross Society ont tous leurs propres systèmes [pour l'action anticipatoire]. Nous devons réfléchir honnêtement à nos forces et à nos faiblesses et collaborer en déployant des efforts conjoints qui se complètent. La feuille de route est un outil utile pour soutenir la coordination de ces efforts.

Vous pouvez revoir toutes les sessions principales de la cinquième plate-forme de dialogue sur l'Afrique sur le site web de l'événement.