Réflexions sur la 9e plate-forme de dialogue mondial
Pendant trois jours en décembre 2021, la communauté de l'action anticipatoire s'est réunie avec celles d'autres secteurs pour la 9e plateforme de dialogue mondial. Certains participants partagent ici leurs réflexions sur l'événement.
Vous pouvez également visionner notre vidéo récapitulative de l'événement, et lire quelques (parmi les nombreux) points forts des trois jours ici.
Erlich-Honest Zauisomue, chercheur, University of Namibia
"J'ai été intriguée de partager la douleur et la souffrance de nos communautés vulnérables, dont les moyens de subsistance sont continuellement perturbés par la sécheresse. En Namibie, les sécheresses et les inondations altèrent les moyens de subsistance des populations pauvres, marginalisées et autochtones, la malnutrition et la sous-alimentation devenant un phénomène quotidien pour nombre d'entre elles.
"En partageant ces résultats et la nouvelle alliance stratégique des 4A, les participants savent que nous acceptons les défis auxquels nous sommes confrontés, mais que nous sommes également responsables de la création de l'avenir que nous voulons ! C'est grâce à une collaboration proactive et innovante entre les différentes agences humanitaires, les universités, les ONG et les gouvernements nationaux que nous pouvons alléger le fardeau causé par les catastrophes.
"Ma passion est de développer un système de surveillance de la sécheresse informé par les populations indigènes et se concentrant sur les connaissances traditionnelles et historiques, la sagesse et la perspicacité. Lors de la plateforme de dialogue mondial, je me suis engagée avec d'autres participants et j'ai appris que nous devions collaborer davantage et décortiquer de manière agressive les indicateurs naturels des différents risques, afin de pouvoir planifier de manière proactive de meilleures méthodes et stratégies d'intervention, et ce en temps opportun.
"Comme nous le savons, le calendrier scolaire est fortement perturbé par les cyclones, les sécheresses ou les inondations, et j'espère que l'année prochaine nous entendrons les enfants et les jeunes générations nous faire part de leurs points de vue, de leurs espoirs et de leurs aspirations. Je pense que nous planifions l'avenir de manière proactive, mais sans que l'avenir soit impliqué !
Marion Khamis, spécialiste de la gestion des risques de catastrophe et de la résilience, bureau régional de la FAO pour l'Amérique latine et les Caraïbes
"Je tiens à féliciter les organisateurs pour cette formidable occasion d'entrer en contact avec cette communauté diversifiée et en pleine expansion. De nombreux progrès ont été signalés dans l'élaboration de systèmes et leur mise en œuvre - c'est très impressionnant ! Cependant, il reste encore beaucoup à faire.
"La faim semble être l'un des plus grands défis. La bonne nouvelle, c'est que l'action anticipatoire a tant à offrir à cet égard, surtout si nous comprenons qu'elle peut aller beaucoup plus loin que la préparation aux situations d'urgence. Elle a un grand potentiel en tant que stratégie d'atténuation des risques à court terme, et son utilisation pour protéger les moyens de subsistance donnera des résultats concrets en termes de réponse aux besoins immédiats, ainsi qu'aux causes profondes de la faim : la capacité des gens à produire et à accéder à la nourriture. J'ai constaté un large consensus sur le fait que pour réussir, nous devons nouer des alliances.
"J'ai particulièrement apprécié les sessions qui nous ont permis de partager les progrès et les défis spécifiques à la région ALC, avec nos collègues de la Croix-Rouge/Croissant-Rouge, du PAM, des gouvernements et de la FAO. Nous avons tant à apprendre les uns des autres sur la manière de mener une action anticipatoire sur le terrain - rapidement, efficacement et à grande échelle.
"Dans les prochaines plateformes, j'aimerais voir davantage de membres de différentes communautés partager leurs points de vue sur les risques, ce à quoi l'action anticipatoire devrait s'attaquer et comment. Que diraient-ils de leur propre rôle ? Il serait difficile d'aller aussi loin dans un événement régional ou mondial, mais nous pouvons essayer d'ouvrir ce cercle merveilleux !
Kaustubh Devale, responsable des urgences et de la réhabilitation, FAO Afghanistan
"La participation à la plateforme de dialogue mondial de cette année a été très utile, surtout après le dialogue régional Asie-Pacifique. Passer d'une perspective régionale à une perspective mondiale est très enrichissant. Je suis également reconnaissant à la FAO Afghanistan d'avoir eu l'occasion de partager et de présenter nos expériences en matière d'action anticipatoire dans un contexte de conflit".
"L'un des principaux enseignements que j'en tire est la nécessité de s'engager de manière plus critique et technique avec les collègues des équipes chargées de l'action anticipatoire et de la paix dans les conflits, sur le cadrage et la conceptualisation de la manière dont l'action anticipatoire peut être conçue dans un contexte de conflit. En tant que communauté, je pense que nous devons être très clairs sur ce que sont - ou devraient être - nos objectifs et sur les résultats que nous aimerions obtenir grâce à l'action anticipatoire.
"Étant donné que l'action anticipatoire dans un contexte de conflit est différente des chocs hydrométéorologiques, il y a trois domaines que j'aimerais continuer à discuter avec la communauté. Premièrement, comment maximiser l'impact des actions anticipatoires sensibles aux conflits, étant donné que la fenêtre d'opportunité pour les mettre en œuvre est généralement courte ? Deuxièmement, étant donné la nature fluide et dynamique des parties prenantes dans les situations de conflit, comment concilier cela avec la nécessité de tenir compte de ces divers acteurs lors de la conception des actions ? Comment pouvons-nous nous engager avec eux, de manière formelle ou informelle ? Enfin, sur quel type de systèmes d'alerte précoce et de prévisions allons-nous nous appuyer pour déclencher des actions anticipatoires en cas de conflit ? J'espère qu'ensemble, grâce à notre expérience collective, nous pourrons répondre à ces questions."
Dorothy Heinrich, conseillère technique, financement basé sur les prévisions et actions précoces, Climate Centre
La 9e plateforme de dialogue mondial (et la soirée dansante !) a été le moyen idéal de conclure une année très chargée dans le monde de l'action anticipatoire.
"Pour moi, les questions qui ont guidé ces trois jours étaient les suivantes : comment pensons-nous que l'action anticipatoire peut être mise à l'échelle et étendue ? Comment approfondir l'utilisation de l'action anticipatoire à des niveaux systématiques ? Comment améliorer l'action anticipatoire pour faire face à la nature complexe et entremêlée des crises humanitaires et climatiques ? Au fur et à mesure que l'action anticipatoire s'étend et s'élargit, notre expertise et nos enseignements augmentent tandis que de plus en plus de questions émergent.
"La communication et la collaboration ont été un thème dominant tout au long de l'événement. De nombreuses sessions ont souligné l'importance de partager les connaissances existantes (comme la chasse au trésor) et les nouvelles idées ("mais ne réinventez pas la roue") et d'utiliser les meilleures informations disponibles sur les risques et la science du climat et de la météorologie. D'autres discussions ont porté sur la création de preuves solides ("Comment recueillir des preuves (différemment) ?"), la remise en question de nos hypothèses ("Briser les mythes") et la tenue de conversations sérieuses et constructives ("Histoires de Madeupsville").
"L'un des messages clés à retenir de la plateforme de dialogue mondial pourrait être que, pour relever efficacement les défis des crises futures, nous devons favoriser encore davantage les relations et la richesse de l'expertise qui existent au sein des plateformes de dialogue et de l'Anticipation Hub. Un défi pour nous tous en 2022"
Oscar Ekdahl, responsable des moyens de subsistance et de la résilience, Bureau régional du PAM en Égypte
"J'ai plus de dix ans d'expérience dans la gestion des risques de catastrophes, et pourtant, chaque fois que je participe à la plateforme de dialogue mondial, j'apprends quelque chose de nouveau ! Il y a une grande richesse et une diversité impressionnante d'expériences et de progrès réalisés, que tout le monde aurait du mal à suivre s'il n'y avait pas ce genre de plateformes.
"Dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, nous en sommes à un stade plus précoce, avec des exemples limités d'action anticipatoire. En ce moment même, nous produisons des preuves, forgeons des partenariats et améliorons notre compréhension commune des opportunités et des défis spécifiques dans ce contexte. Nous sommes particulièrement désireux d'en apprendre davantage et de partager nos expériences sur la manière dont nous pouvons agir par anticipation, et de définir des seuils et des déclencheurs pour les chocs économiques et liés aux conflits, car ce sont eux qui sont à l'origine de la vulnérabilité dans la région, parallèlement à des catastrophes climatiques de plus en plus intenses et de plus en plus fréquentes.
"Merci d'avoir impliqué la région MENA, ce fut un grand plaisir et je suis enthousiaste à l'idée de participer à de nombreuses autres conversations et discussions de suivi afin de poursuivre sur cette lancée !
