Agir rapidement pour minimiser l'impact du virus de Marburg
Au cours du mois dernier, le Cameroun, la Guinée équatoriale et le Gabon ont tenté d'endiguer une épidémie du virus de Marburg. Grâce au financement du pilier anticipatif du Fonds d'urgence pour les interventions lors de catastrophes (DREF) de la FICR, la Croix-Rouge camerounaise et la Croix-Rouge gabonaise mettent actuellement en œuvre des mesures visant à prévenir la propagation de cette maladie dévastatrice et à en minimiser les effets.
Marburg est une maladie mortelle dont le taux de mortalité peut atteindre 88 %, selon l'OMS. Elle est également hautement transmissible d'une personne à l'autre : le diagnostic précoce est difficile et le temps d'incubation est de 21 jours, ce qui signifie que les cas de contact peuvent se propager rapidement. Le premier cas enregistré dans la région l'a été le 13 février 2023 en Guinée équatoriale et il y a eu d'autres cas depuis.
Les mouvements de population à travers les frontières entre les trois pays sont souvent extrêmement importants, et ces mouvements sont souvent incontrôlés. Les points de passage représentent donc une source majeure de transmissions potentielles dans toute la région. Pour y remédier, les Sociétés nationales mettront en œuvre une série d'activités visant à se préparer à une éventuelle épidémie plus étendue et à en réduire l'impact. Ces activités se concentreront sur (1) la détection précoce des cas suspects ; (2) la prévention de la propagation de Marburg en veillant à ce que les Sociétés nationales soient préparées à ses effets ; et (3) la sensibilisation et l'information des communautés à risque.
Au Cameroun, les activités spécifiques comprennent
- des campagnes visant à renforcer les connaissances de la population sur la maladie de Marburg, y compris l'information des chefs religieux, traditionnels et administratifs
- des points de lavage des mains dans les zones où le nombre de personnes en transit est élevé
- des messages de promotion de l'hygiène et de prévention
- la préparation d'enterrements sûrs et dignes pour les personnes décédées de la maladie.
Au Gabon, l'accent est mis sur la surveillance épidémiologique, l'hygiène et l'assainissement, le diagnostic, la communication sur les risques et l'engagement communautaire. Plus précisément, la Croix-Rouge gabonaise s'engage à
- fournir une formation sur la surveillance de la maladie
- mettre en place un poste de commandement national des opérations, composé d'une dizaine de personnes
- activer l'équipe nationale de réponse aux catastrophes.
Le financement DREF prévu est de 149 706 francs suisses (164 267 dollars US / 153 106 euros) pour le Cameroun, ce qui permettra de venir en aide à 143 952 personnes. Au Gabon, les chiffres sont de 149 282 francs suisses (1630 777 dollars US / 152 652 euros) pour soutenir 141 887 personnes. Les deux dotations soutiendront des activités pendant trois mois.
Photo : Oyem, Gabon, près de la frontière avec la Guinée équatoriale : Oyem, Gabon, près de la frontière avec la Guinée équatoriale. © D. Julien / Flickr, reproduit sous licence CC BY-NC 2.0