Financement prévisionnel de la sécheresse au Niger

Le Niger est l'un des pays les plus exposés à la sécheresse dans le monde, ce qui représente une menace majeure pour une grande partie de sa population. Près de 80 % des Nigériens dépendent de l'agriculture et du pastoralisme, et les conditions de sécheresse - en particulier la pénurie d'eau pendant les phases cruciales de la saison de croissance - entraînent une faible productivité de l'agriculture et de l'élevage, des dommages aux cultures et une baisse des rendements. La combinaison de ces facteurs entraîne une insécurité alimentaire et nutritionnelle, les populations souffrant de la faim pendant une période pouvant aller jusqu'à cinq mois. La fréquence de ces chocs exacerbe le problème.

Afin de renforcer la résilience des communautés face à la sécheresse et d'améliorer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle, la Croix-Rouge du Niger met en place un financement basé sur des prévisions en cas de sécheresse dans la région de Zinder. Cela fait partie d'un projet visant à renforcer la résilience des communautés face à l'insécurité alimentaire. Le projet, qui a débuté en 2019, est mené en partenariat avec la Croix-Rouge française, avec l'appui technique du Centre climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Les autres activités du projet comprennent le renforcement du système d'alerte précoce du pays, la formation de l'équipe nationale de réponse aux catastrophes et l'élaboration de plans d'urgence en cas de sécheresse.

Vidéo

Financement basé sur les prévisions de sécheresse

Cette vidéo explique comment le financement basé sur les prévisions fonctionne dans la pratique, en prenant l'exemple de la sécheresse au Niger.

Le protocole d'actions précoces sécheresse

Une première étape importante du projet a été la validation de son Protocole d'actions précoces contre la sécheresse pour le financement basé sur les prévisions en juillet 2021. Ce résultat a été obtenu grâce à une collaboration continue entre les partenaires du projet, ainsi qu'avec le Centre des moyens de subsistance de la FICR.

La sécheresse est une catastrophe à évolution lente, dont les effets ne se font sentir qu'après plusieurs semaines ou plusieurs mois. Pour en tenir compte, le protocole d'actions précoces contre la sécheresse pour le Niger comprend des actions précoces spécifiques associées à deux phases clés : (1) une mauvaise saison des pluies, entraînant une faible production agricole et des récoltes inférieures à la moyenne ; et (2) une crise alimentaire et nutritionnelle due à une faible production agricole et à des récoltes médiocres.

Plusieurs déclencheurs ont été identifiés pour le protocole (ils sont expliqués plus en détail dans la vidéo) :

• Pour la saison des pluies :
  • Des précipitations "inférieures à la normale", comme l'indiquent les prévisions météorologiques d'avril.
• Pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle :
  • Le taux d'insécurité alimentaire rapporté en novembre, avec un seuil de déclenchement de "phase de crise".
  • La synthèse des conditions de production, avec un seuil de déclenchement de "pauvre et/ou inférieur".
• Le rapport de la saison des pluies précédente sera également étudié, avec un seuil de déclenchement de "niveau inférieur de 50% à l'anomalie par rapport à la moyenne historique

S'ils sont atteints, ces seuils de déclenchement entraîneront (en novembre de chaque année) les actions précoces suivantes :

• En prévision d'une faible production agricole:
  • Distribuer des semences adaptées à la sécheresse et à des cycles de croissance courts, qui assureront au moins un rendement minimum des cultures.
• En prévision d'une crise alimentaire et nutritionnelle:
  • Reconstituer les banques de céréales afin que les produits puissent être vendus à des prix subventionnés et en quantités suffisantes.
  • Distribuer des bons pour permettre aux ménages les plus pauvres d'accéder gratuitement aux céréales subventionnées et de constituer des réserves alimentaires.

Le protocole cible 4 000 ménages dans la zone de subsistance agropastorale de Zinder, avec 350 000 CHF (environ 323 000 EUR) consacrés à la mise en œuvre de ces actions précoces.

Prochaines étapes

Le prochain défi pour la Croix-Rouge du Niger est d'étendre ces activités à d'autres régions du Niger. Elle le fera avec ses partenaires actuels et en collaboration avec la British Red Cross.

Pour en savoir plus

Pour plus d'informations sur le projet, veuillez contacter rrc-zinder.frc [AT] croix-rouge.fr